Notre hiver 2009 en Argentine

3ième semaine texte

Note importante : On m’a informé que le texte de la SEMAINE DEUX était incomplet. C’est exact. Il a été complété. Vous pouvez maintenant le lire au complet. Milles excuse. 

TROISIÈME  SEMAINE 

Samedi, le 31 janvier 

A 1800 km de Buenos Aires, nous nous rapprochons de plus e plus de la Terre de Feu. Nous y serons dans deux jours après avoir traversé la province de Santa Cruz demain. En fait, nous sommes à 1350 km de Ushuaïa, la ville la plus au sud de la planète. Depuis le début de notre grande aventure, nous avons traversé les régions de Buenos Aires, la Pampa, le Rio Negro,  le Chubut et nous entrons dans la région de Santa Cruz. Ce sont des régions administratives à l’équivalence de nos provinces au Canada. Elles ont une grande autonomie et l’harmonie au sein du gouvernement central et le succès du mandat du président national ou de la présidente car actuellement, c’est une président, Kistina comme on l’appelle amicalement ici, doivent passer par leur adhésion. Ces provinces, contrairement à la fédération canadienne, jouissent d’une très grande autonomie. Buenos Aires ne peut rien faire seul, comme Ottawa ou Paris par exemple. La preuve, c’est l’ajustement national à l’heure avancée ou normale. Chaque province se conduit comme si elle était autonome. Ça a du bon, mais ça a aussi ses inconvénients dans un pays qui en arrache encore comme l’Argentine. Une présidence forte passera le test mais une présidence faible fera faire peu de progrès à la nation. Aujourd’hui nous avons roulé environ 500km. Ce matin, au départ, je vais faire le plein. Deux motos arrivent en même que je vais payer le compte. Je suis attiré par un gros drapeau du Canada accolé à une des valises de côté de la moto de la femme. Puis je regarde la plaque. Elle est du Québec et aussitôt je leur dit : ‘Salut les gens du Québec’. C’est un couple de Drummondville partie il y a trois mois avec leur BMW pour se rendre à la Terre de Feu. Ils en arrivent et retournent lentement au Québec. WOW.  Nous placotons un instant. On parle de nos voyages réciproques et on se souhaite bonne continuation. Nous reprenons donc la route. Nous avons visité une magnifique petite ville ce matin Gaiman, à 15 km de la ville de Trelew que nous avions visitée la veille et avions été déçus de sa propreté. Gaiman est tout le contraire. Un oasis de verdure : arbres fruitiers, maïs, légumes, terres bien aménagées, de beaux grands arbres et des oiseaux. Ce village a été fondé au début des années 1900 par des gallois. Ces anglais ont fait de leur coin de pays un petit paradis. Mettez ce village sur votre trajet si vous visitez l’Argentine. Demeurez-y et vous pourriez facilement y passez quelques jours. Une belle découverte et Diane était aux oiseaux car elle a pu observé entre autre la chouette des terriers et des ibis noirs. On reprend la route pour rejoindre la route 3 qui fait l’Argentine du nord au sud côté Atlantique. Côté Cordillères des Andes, c’est
la 40. On fait 35 km de gravier pour éviter de revenir sur nos pas. La route n’est pas si pire. On peut rouler 80km. Arrivé sur la 3, là c’est une autre histoire. Je roule 120-125km et on me dépasse à 140-150km. On se croirait en Europe. Pas à cause de la vitesse mais des marques d’autos qui y circulent : Renault, Peugeot, Fiat, Volks, Mercedes. Par rapport aux américaines, je dirais c’est une américaine pour 5 européennes. Peu de motorisés ou de roulottes. Sur les 400km, deux stations services (alors ne jamais oublier mon conseil…faites le plein à tout moment), un resto potable (il faut le dire vite). Je comprends maintenant pourquoi les familles qui arrêtaient à ces stations services avaient avec elles leurs dîners. Une route longue, la platitude de la steppe argentine. Aucun repère autour de nous pour nous dire si nous faisons-nous du surplace ou si nous avançons !  On roule et on roule. Toujours les mêmes arbustes et les mêmes routes longues, droites presque sans horizon. Puis près de notre destination du 31 janvier…le terrain est plus accidenté, des dunes se dessinent et le profil géographique change. Tiens, une courbe, il faudrait bien que je tourne mon volant pour ne pas passer tout droit dans le décor…. 
Nous arrivons à notre destination vers 16h00. Comodoro Rivadavia, capitale de la province du Chubut. Comodoro Rivadavia (russe non ???) est l’Alberta de l’Argentine. La première chose qui attire notre regard, ce sont les innombrables  pompes à pétrole et les quelques éoliennes qui fonctionnent plus ou moins régulièrement. Ensuite, c’est le prix de l’essence à 0,60 le litre le jaune. Le choc pétrolier n’est pas passé par ici encore… Nous nous dirigeons comme c’est notre habitude au bureau touristique de la place. Toujours facile à trouver d’ailleurs. Une jeune hôtesse parlant très bien anglais nous accueille chaleureusement et nous fournit toute l’info que nous avons besoin pour nous dénicher une chambre par trop chère. Une première visite nous (lire me) décourage. On nous offre une minable petite (minuscule) chambre, au bout de trois corridors (labyrinthe) pour s’y rendre (ça prendrait un plan pour ne pas s’y perdre), au deuxième (je pense aux valises à monter !!) au prix de 150 pesos (50$)…sans salle de bain privée. Avec salle de bain : 110$. OUFFF. Enfin, la deuxième visite nous rasure. On prend une chambre à un prix raisonnable et propre et surtout avec le petit coin privé. On prend. Comme place, comme ville, c’est très industrielle, je dirais semblable à Sept-Îles chez nous. Évidement, ils n’ont pas ici les hivers du Québec. J’ai même vu un palmier quelque part en ville aujourd’hui en arrivant.  Si on compare avec l’hémisphère nord, nous sommes à la hauteur de Val d’Or à peu près. En écrivant ces lignes de notre chambre d’hôtel, j’entends les applaudissements de la population. Il y a un marathon qui se déroule dans les rues de Comodoro. En parlant de chambres, comme c’est industriel ici avant d’être touristique, les prix des chambres sont très élevés. On nous avait prévenu avant de quitter Buenos Aires. Les gens ne viennent pas ici pour la mer. Comodoro, c’est la place d’affaires de l’Argentine et la région d’origine de la présidente.

Maintenant, on relaxe. Une bonne petite bière froide et on assiste à la fin du marathon. Il fait 20o. Il est 17h30. C’est la température maximale que nous aurons au moins pour les deux prochaines semaines. Fini les 40o de cette semaine à Puerto Madryn. Le temps des jeans est arrivé ainsi que celui du coupe-vent. Ici c’est plus venteux que dans le nord. L’argentine et le Chili s’étrécissant de plus en plus vers le sud, on sent de plus en plus l’influence des eaux froides du pacifique et de l’atlantique. D’ailleurs le vent vient du sud depuis hier PM. On sent le changement. Une semaine de temps sans doute maussade nous attend. Allons, l’aventure n’a pas de mauvaises températures, que des rencontres et de récits palpitants et enrichissants.

A demain, vers San Julian sans doute. 

DIMANCHE, LE 1ER FÉVRIER 

Toujours vers le sud. 400 kilomètres de route assez sportive ma foi. Nous sommes donc partis ce matin vers 9h30 de Comodoro Rivadavia et avons passé par Caleta Olivia, petite réplique de la grande Comorodo. Industrielle, peu intéressante, une ville dans la banlieue de la plus grande et à son image. Les moulins à vent font momentanément place aux derricks qui pompent jours après jour l’or noir des vastes steppes de l’Argentine.  Même si la production pétrolière de certaine région est  en réduction, la production totale de l’Argentine augmentera de 2% en 2009 pour atteindre 36 millions de barils de pétrole. En quittant Comodoro, on se trompe de route. Je demande la direction à un argentin et celui-ci, très mais très aimable, est venu nous reconduire jusqu’à l’autoroute afin que nous reprenions notre route. Vraiment gentil. Les premiers 100 km sont dans un décor magnifique. Nous filons à 120 km/h le long de l’Atlantique. La route est presque sur
la plage. Cela me fait pensé à la route 132 qui parcourt la Gaspésie. Avec le vent en prime. J’en ai eu l’expérience qui m’a presque fait perdre le contrôle de ma voiture.  Il faut dire qu’à ces vents latéraux, s’ajoute la présence de roulières profondes à certains endroits ma foi jusqu’à six pouces (15cm) de profond. Le parcours est aussi semé de courbes en épingle et de pentes qui changent des derniers jours. Les 300 autres kilomètres ont été assez plats. Comme les autres jours quoi.
Entre Caleta Oliva et notre prochaine destination, il y a 300 kilomètres de route. Pas un resto, ni une station service. Nada. Alors la prudence s’impose. Vers 17h00, tel que prévu, nous voilà rendus à Puerto San Julian. Une belle  petite ville proprette dans une baie très bien protégée. Le monsieur qui nous accueille au kiosque touristique est d’une amabilité surprenant. Il fait tout pour nous. Nous déniche un logement, fournit cartes et informations pour les attractions à voir…Bref, un bel accueil. Il nous dirige vers un logement que nous appelons en Argentine ‘Hosteria’, qui est un petit hôtel. La propriétaire  nous accueille vraiment comme si elle nous attendait et la chambre qu’elle nous propose à une prix très honnête est très propre et très confortable avec toutes les facilités. Diane est bien heureuse. C’est le critère de base. J. On s’installe. Nous devrons rester ici deux jours.  Ça devient épuisant à la longue de sortir constamment les valises de l’auto, puis les remettre aussi rapidement pour reprendre la route. Un petit arrêt de deux jours nous permet un peu de repos et faire les visites qui s’imposent autour de la ville choisie. Nous jetons un premier coup d’œil à la ville question de se repérer un peu mais c’est pas gros…on ne se perdra pas ici. On va donc reluquer les alentours question de repérer les bons sites d’observation et les choix d’excursions en mer. San Julian est la première place où les espagnols sont débarqués en mars 1520. Le capitaine de ce premier navire qui abordait l’Argentine n’est nul autre que Magellan. Il fera la traversée de l’Atlantique avec un navire de petit taille nommé Victoria. Il y plantera une croix comme c’est l’habitude des explorateurs à l’époque afin de déguiser leur appât du gain et une évangélisation qui menait à l’assimilation des populations autochtones. Ici à San Julian, on a construit la réplique grandeur nature du vaisseau de Magellan et on peut le visiter de la calle au plus haut mat. Le détroit de Magellan qui sépare l’Atlantique du Pacifique près de l’Antarctique fut nommé en l’honneur de ce grand navigateur.Ce soir nous avons soupé dans un resto typiquement argentin. Le menu est assez élaboré et les prix très abordables comme d’habitude. Vous prendrez toujours un bon steak et une bonne bouteille de vin pour deux pour 30$. Mais comme d’habitude, ne vous présentez pas dans un resto avant 21h00 ou même 22h00, si non vous y serez  seuls. Nous avons donc eu un bon repas, un bon service et un excellent vin ont bien fini la journée.

J’ai pris le temps ce soir de regarder la ciel de ce côté de l’hémisphère sud et la première observation que je fais est le moins grand nombre d’étoiles.  Évidemment, l’absence de la voix lactée qui rend le firmament si spectaculaire dans le nord de notre planète y est pour quelque chose. J’ai bien hâte de voir la différence à Ushuaïa, à 1000 km d’ici.

Voila pour la journée. Le temps est plus frais. Il faut notre coupe vent maintenant. Ma grippe m’affecte encore donc cette journée de repos sera la bienvenue.

A demain. 

LUNDI LE 2 FÉVRIER 

Le réveil se fait avec un soleil formidable. Il fait frais à cette hauteur du continent. Nous sommes à 50o Sud. Pour les gens du Québec, c’est la hauteur de Matagami. Par contre, les différences de température entre le jour et la nuit sont moins grandes ici. Comme les différences entre les saisons. Ici, le temps n’est pas affecté par le jet-stream qui nous amène, au Québec du moins, des changements de température brusques, pour ne pas dire brutaux. Il fait donc ce matin 20 ou 21oC. La température ne montra pas plus haut durant la journée et en soirée, le temps ne descendra pas en bas de 14oC. Pour dormir, c’est très agréable. Pour la première fois hier, le ventilateur n’était pas utile et surtout,  on pouvait dormir avec quelques couvertures sur soi. Mon rhume ne semble pas s’améliorer. Je me lève congestionné malgré une bonne nuit. Ce sera une journée tranquille alors. On planifie une ballade en bateau pour l’observation des marsouins, des oiseaux de mers et une leçon de biologie sur les pingouins de Magellan. Une petite entreprise locale organise des balades à peu de frais. Nous prenons celle de 10h30. La guide est très sympathique et s’exprime bien en anglais. Nous réussissons aussi à avoir de bonnes informations pour l’organisation de notre après midi et la planification d’un circuit pour observer d’autres espèces d’oiseaux spécifiques à l’Argentine.Le trajet en bateau du matin a été très agréable et nous avons observé plusieurs espèces de cormorans, trois en tout. Les marsouins bicolores étaient au rendez-vous et se sont amusés avec notre bateau, un bon zodiac. La guide nous a appris beaucoup sur les mœurs des pingouins de Magellan.De retour sur la terre ferme, ce fut le premier envoi de cartes postales pour le Québec. Espérons qu’elles arrivent au Québec avant nous J.Puis nous avons fait notre première sieste argentine en après-midi. Que voulez-vous, tout ferme entre 13h00 et 15h00. Même les camionneurs se stationnent sur le bord des routes et font leur sieste de l’après-midi. J’aurais dormi jusqu’en soirée je crois, tellement j’ai hâte de me débarrasser de ce rhume qui m’enlève un certain plaisir à conduire l’auto. Après la sieste, nous nous dirigeons vers le site indiqué par notre guide. C’est une route qui part de San Julian et longe la mer sur les falaises et nous conduit vers un site de reproduction des cormorans à pattes rouges. Une très belle ballade en passant, mais venteux car vous êtes dans le haut de falaise, à plus de 200 mètres de la mer. Nous observons plusieurs pétrels géants et d’autres oiseaux difficiles à saisir sur caméra pour bien les identifier.Les divers points de vue sont saisissants. De voir d’un côté ce haut plateau des steppes patagoniennes et de l’autre côté le bleu émeraude de l’Atlantique, c’est plus que saisissant, c’est impressionnant. Aucune photo ne peut vous rendre justice à ce paysage tel que je le vois. Je ne peux que vous en envoyer un aperçu. Pour prendre de bonnes photos, il faut s’approcher à quelques mètres du bord de la falaise et du vide. Je sais que ça obsède Diane. ‘Je ne veux pas revenir veuve au Québec’ me répète-elle quand je me trouve dans une telle situation à risque. Accroupi le long de ces corniches de calcaire, vous pouvez observer des colonies d’oiseaux faire leurs aller-retour de la mer à leurs nids, installés dans les falaises, afin de nourrir leurs petits. Il faut se coucher sur le ventre, ramper vers le vide et de là prendre les photos de ce va et vient continu des volatiles infatigables, occupés à nourrir leurs rejetons des anchois ou crevettes qu’ils iront pêcher jusqu’à 50 ou 60 mètres sous l’eau. .

Je prends photos après photos en espérant qu’une fois rendu à la chambre d’hôtel, l’ordinateur nous en dévoilera toute leur originalité et leur beauté. Je dois vous dire que mon ordinateur me suit partout en voyage. C’est mon moyen de communication avec le Québec via Internet et mon outil de classement des quelques milliers de photos que je prends à chacune de ces absences prolongées.

Vers 18h00, nous entreprenons nous voyage de retour, après ce spectaculaire envolé sur ces corniches venteuses, nous revenons lentement par la même petite route gravelée de 30km. Je conduis lentement, les argentins soupant si tard,  nous avons bien tout notre temps d’observer. Comme il n’y a pas d’autre  véhicule que le nôtre qui circule dans ce coin de pays, à chaque ombre qui peut sembler être un oiseau, je freine pour permettre à Diane de savourer la joie d’un ‘lifer’.  Nous traversons un site qui me semble être un ancien camping aménagé. J’arrête au premier signe de la présence d’un volatile, si petit soit-il. Nous nous y sommes arrêtés une bonne heure tellement il y avait de petits oiseaux. Un autre surprise de cette journée qui devait s’annoncée sans ‘surprise’.

Nous revenons en fin de compte vers les 20h00.Le temps de passer au mercado pour acheter notre souper et voilà, une journée qui s’annonçait tranquille et sans histoire fut en fin de compte surprenante.

Demain, plus au sud…quelles surprises nous attendent ? Et bien, vous faites partie de l’aventure.

Merci de nous suivre jusqu’ici, en Argentine. 

MARDI, LE 3 FÉVRIER 

Départ toujours vers le sud tôt le matin. Nous nous approchons de plus en plus de notre cible, Ushuaïa. Une autre journée de 400 km à faire. C’était notre objectif et nous maintenons le rythme. Je dirais que c’est acceptable sur le plan physique. On n’a plus 20 ans. Ce qui épuise aussi après 2 500 km de route, c’est la sensation de répéter jour après jour le même trajet dans le même décor. Vous avez l’impression de vivre dans le film ‘Le Jour de la Marmotte’. Aucun repère en roulant, sauf l’horizon et les clôtures de chaque côté de la route qui empêchent le bétail de se retrouver sur votre chemin.  Cela n’empêche pas une kyrielle de bêtes sauvages de se faire écraser sur la route et de faire ainsi le plaisir des rapaces ou charognards de tout acabit.  Donc, après presque deux semaines de route plane, je jouis quand à l’horizon, à tous les 100 km, se pointe une montée ou une descente en zigzag d’un plateau. Ici, c’est la plaine ou un plateau depuis notre départ de Buenos Aires. Ce n’est pas le désert, mais c’est désertique. Seules les villes où nous faisons une halte pour une ou plusieurs nuits, nous semblent des oasis où la verdure est un émerveillement. Aujourd’hui n’a pas fait exception quoi que le ciel pour la première fois ne soit pas bleu et sans nuage. Nous avons eu à l’occasion de la pluie et même très forte en approchant Rio Gallegos, à la frontière du Chili et de la Terre de Feu, laquelle nous franchirons demain sans doute. Le temps est plus doux que j’aurais cru à cette latitude. Nous sommes rendus tout de même à 55o sud soit la hauteur de la Baie James, si on veut comparer avec l’autre hémisphère. C’est frais, pas plus qu’hier. Une petite laine suffit. Nous sommes donc à la limite de la Patagonie et de la Terre de feu. Pour arriver à Ushuaïa, il faut traverser le Chili sur une longueur de 60 km, prendre le traversier pour traverser le détroit de Magellan puis on remet les pieds en Argentine. C’est drôlement fait cette séparation Chili-Argentine. Aujourd’hui, il faut dire que nous avons eu des surprises, Diane du moins. A Rio Santa Cruz, elle a pu observer une espèce d’oiseaux qu’elle n’espérait pas voir ici, l’Ibis à face noire. Elle a vu la bande d’ibis grâce à mon habitude, qui la fatigue souvent, d’arrêter précipitamment sur le bord de la route pour tout ce qui bouge. En parlant de tout ce qui bouge, je me souviens, les premiers nandous et guanacos que nous avons vu…ma foi, je mettais les freins, je sortais l’appareil photo et je pouvais prendre des dizaines de clichés. Les temps changent et les effets de surprise aussi. Aujourd’hui, ce que nous surveillons, c’était ne pas frapper avec notre voiture un foutu guanaco ou ces grosses poulettes qu’ils appellent ici les nandous. Il y en a partout. C’est comme le chevreuil en Estrie ou les écureuils gris à Sherbrooke. Quand tu vois ces bestioles la premières fois, tu es tout excité en pensant ne jamais en revoir un autre aussi beau…Toute la journée, j’ai fais du slalom entre ces bêtes omniprésentes. Mais pour les oiseaux, ce n’est pas pareil. La découverte d’une espèce nouvelle ou particulière est toujours une première, une surprise. La prendre en photo est aussi un défi. Photographier un guanaco, n’est pas difficile. C’est gros comme un lama. Photographier un oiseau de la grosseur d’un moineau à 100m…c’est comme pas pareil. Aujourd’hui, je dirais que nous avons vécu trois belles rencontres avec les oiseaux. La première fut cette espèce d’oiseau que Diane espérait voir durant son séjour en Argentine, un oiseau bizarre que vous verrez en photo sur le blogue. Puis, la deuxième fut lors de la descente d’un haut plateau où un grand vent soufflait, deux grands rapaces faisaient du surplace comme des enfants tenaient deux cerfs-volants dans le vent. Enfin, la troisième belle rencontre avec des oiseaux s’est passée à quelques kilomètres de Rio Gallagos. En passant près d’un champ composé de beaucoup de petits étangs, c’était rempli de beaux canards. On essaiera ce soir de tout décrypter cela sur l’écran de l’ordinateur.

Donc, malgré ce paysage monotone et ennuyeux, après 10 jours de route évidemment, des rencontres surprises comme aujourd’hui nous réconcilient avec la platitude de la route. Ce soir, nous sommes logés confortablement et comme d’habitude, les argentines et argentins sont de plus serviables et gentils. La préposé à l’hôtel où nous sommes, le Sehuen Hotel est toute jeune, allemande d’origine, elle est ici depuis huit mois, traductrice de formation et mariée à un argentin du Nord. Diane et moi, avons préféré le petit lunch à la chambre plutôt que le souper au resto. Donc, supermercado…Oups surprise…les prix ont changé. On nous avons dit que dans le sud, tout est plus cher. Je regarde juste le lait…30% de plus. Les liqueurs douces…50% de plus…La pâte à dent…le double du prix du Nord…Les fruits frais sont moins diversifiés et les légumes aussi.  Bon, on achète notre souper : bouteille de vin blanc argentin (évidemment), pomme du pays, jambon du pays, fromage du pays…et on prendra ça molo dans la chambre après avoir pris une bonne douche chaude.Rio Gallegos est une ville où on passe. Pas grand-chose de touristique ici. Rio est un important port de mer étant la dernière ville en importance dans le sud, collée sur le Chili. C’est une base militaire important. Souvenez vous de la guerre des Malouine qui a confronté Angleterre et Argentine. L’Argentine y a perdu plusieurs milliers de soldats alors que l’Angleterre en a perdu moins d’une douzaine, je crois. Une défaite crève coeur (comme celle les Plaines d’Abraham…) que les Argentins n’oublieront jamais, au point où toutes leurs cartes géographiques indiquent les Malouines territoire argentin. Je les comprends. Je ferais de même, je crois.Je termine pour ce soir. Il est minuit, Diane dort…et on verra demain ce qui est à l’agenda.

MERCREDI LE 4 FÉVRIER 

Nous partons ce matin de Rio Gallegos. Nous n’entrons sûrement pas ce soir sur Ushuaïa…c’est presque 600km, avec les douanes à traverser, le bac et la route en Terre de Feu que nous ne connaissons pas…nous ne nous faisons pas d’illusion. Nous gardons le cap sur notre objectif quotidien quand nous faisons la route : 400km max. Après déjà deux semaines de route, faire 400 km par jour c’est beaucoup demandé à un vieux couple comme nous.

Notre déjeuner est copieux. Je suis surpris du beau temps. À 9h30,  à notre départ, il fait 23oC. Une autre surprise pour moi. Je suivais depuis des semaines le temps qu’il faisait ici en terre de feu et ma foi, ça dépassait rarement le 20oC le jour. On prend donc la route après avoir fait le plein de pesos et de pétrole dans la golf…j’ai l’impression qu’on s’est fait passé un citron. La porte à Diane n’ouvre pas de l’intérieur. A plus de 120km/h, on ne s’entend pas dans le véhicule et ma porte est de plus en plus difficile à ouvrir. Bref…la conduire ressemble de plus en plus à une aventure. J’espère juste que cette 2008 tiennent la route jusqu’à la fin!!!  C’est quand même mieux qu’une moto avec le vent d’ici et surtout les routes de gravier qui vous mènent aux sites les plus intéressants.

Un autre étonnement. Je ne sais pas si je vous l’ai dit dans les lignes précédentes, mais c’est la verdure qui est de plus en plus présente. Imaginez un instant faire la route Montréal-Baie James. 2000km. Et plus vous monter vers le nord, plus vous avez de la verdure. Et bien ici, à la haute de la latitude 55…imaginer, vous seriez encore plus haut que la Baie d’Hudson et vous verriez des moutons paître dans des prés verdoyant. .Ah ! Le golfstream…on s’est fait avoir…Mais maudit que c’est loin…3200km au sud de Buenos Aires.

Une surprise nous attendait aussi aujourd’hui. Le passage des frontières. C’est une vraie risée sur le plan administratif. Je vous explique. Nous partons donc bien remplis de ressources… J.. de Rio Gallegos tôt le matin et je pèse sur la pédale. Je fais du 120 pendant une heure, le temps de nous rendre à la frontière du Chili. On me dépasse à 140km. Et dire qu’au Québec on roule à 100 sur les autoroutes. Je n’ai pas vu un accident ici sur 3000km à des vitesses encore PLUS élevées que chez nous. Mais ça, c’est un autre débat.

Revenons à nos moutons. On arrive à la frontière Argentine…après une heure de route. PREMIER CONTRÔLE…un heure d’attente. Y sont pas vite les argentins. On repart. DEUXIÈME CONTRÔLE…frontière du Chili…10 minutes…On repart, on fait 100 kilomètres de gravelle au Chili…pis on entre à nouveau en Argentine. TROISIÈME CONTRÔLE…contrôle chilien parce qu’on sort du Chili. 5 minutes. Pis on repart. 15 minutes plus tard, QUATRIÈME CONTRÔLE, argentin cette fois-ci,  parce qu’on revient en Argentine…Les argentins aux douanes sont méfiants alors que les chiliens m’apparaissent plus cools. Nos passeports ont été estampés sur deux pages pour traverser une frontière de 100km sans âme qui vit. Il y a pire que le Canada ou la France ma foi. Dire que je voulais faire d’autres pays de l’Amérique du sud. On commence à changer d’idée devant le nombre de tampons. Notre passeport va se remplir rapidement… 

Sur notre route on a encore des surprises. Aujourd’hui, ce fut la rencontre de gauchos. Vous savez, ces types qui surveillent les troupeaux. Ils sont à chevaux et doivent rassembler le bétail quand le temps est venu de les envoyer à l’abattoir. On a eu droit aux gauchos chiliens et argentins. Ceux de l’Argentine furent plus impressionnants car ils conduisaient un cheptel de plus de 1000 moutons qui allaient et venaient sur la route alors que nous étions bloqués là. Ils ont apprécié notre patience et nous ont permis de les prendre en photo.

Puis les guanacos…je les trouvais beaux la première journée que j’en ai vu, ils étaient si beaux. Hier, il m’en est passé un devant l’auto, à quelques pieds. On en a vu des centaines sur le bord du fossé et là, on les trouvait moins beaux. Je commence même à les trouver laids ces maudits lamas sauvages.

Une chose qu’il faut que je donne aux chiliens…LEURS ROUTES de ciment d’une qualité impeccable. Tu peux y rouler 140…comme sur du duvet. Quant au 100 kilomètres de gravier au Chili pour rejoindre l’Argentine…BOUUUUUUUUU…Ils devraient demander aux gratteurs argentins (c’eux qui passent la gratte) de niveler leurs routes. Toute une différence entre les deux pays. En Argentine, tu peux faire du 90km/h sur leur gravier. Ici, tu fais à peine du 60km/h tellement tu es dans la garnotte, comme le chemin de mon camp de pêche en Abitibi. Plus de 120km sur une route de garnotte, à rencontre des véhicules…à 40 ou 60km/h…c’est long. Mais on arrive enfin sur l’asphalte.

Nous arrivons, épuisés à Rio Grande. Une ville banale avec un grand casino. Nous trouvons rapidement une chambre juste en face du casino. Les prix des hôtels sont directement proportionnels avec la proximité d’Ushuaïa. Plus nous descendons, plus les prix s’élèvent. Ah ! Oui, Rio Grande est la capitale INTERNATIONALE de la pêche au saumon. Les riches personnalités du monde viennent ici pour pour pêcher à la mouche ce poisson fort prisé.

Tout est plein à Ushuaïa….on nous l’avait dit. Je me mets sur Internet et le téléphone. nous réussissons tout de même à dénicher un hôtel. Le monde n’arrive pas ici en auto…Je les comprends…Ils arrivent en avion. Tu réserves un hôtel et on te dit fièrement…le prix de la chambre comprend le taxi aéroport-hotel. Tu leur dit : ’Nous sommes en auto’.  Ils te répondent : ‘Ah! oui…’…tout surpris. Et oui…on a fait la route…même à notre âge. Diane est brûlée. On a  sauté le souper ce soir. Ah ! Les douaniers… !  Je me mets au clavier pour écrire mon texte de
la journée. Je trouve cela plus difficile que l’an dernier au Costa Rica. La différence…c’est que faire 6 à 8 heures de route devient un travail, une occupation qui gruge du temps. Au Costa Rica, bien souvent nous disposions de ce temps, alors qu’ici, il est utilisé par la route. Écrire est donc plus difficile. Il faut trouver le temps en soirée alors que notre énergie est épuisée. Je le ressens. Mon imagination n’est pas aussi fertile que l’an dernier alors que j’avais du temps pour écrire, le jour comme le soir, en toute tranquillité et surtout reposé physiquement. Mais, c’est avec plaisir que je m’assoie soir après soir et vous livrer mes impressions de la journée et vous envoie quelques photos prises au hasard de la route et surtout avec la patience de Diane qui tolère mes arrêts brusques et, je dois l’admettre, pas toujours sécuritaires, ce qui la stresse au plus haut point.

Voilà pour cette dernière journée. Bon Carole…me dit sur Skipe d’aller au lit…qu’il est assez tard. Elle a raison.

Salut tout le monde et merci de me lire.

JEUDI, LE 5 FÉVRIER 

Levé très tôt, petit déjeuner habituel, comme dans les hôtels il est compris, toast secs, confitures diluées et petits croissants. Je me lance toujours sur les croissants car ils ont du bon sens, même qu’ils sont assez bons.  Le temps est beau, ensoleillé et assez chaud pour être en short et t-shirt. On prend la route et la première surprise de la journée est d’apercevoir à l’horizon des espèces de conifères rabougris qui sont morts de froid. La grande majorité de ces arbres semble au départ être issus d’un espèce de projet de plantation qui a échoué. On aperçoit des petits lots de bois de petites superficies ici et là au long de notre parcours sur la route 3 qui nous mène à Tolhuin, petit bourg (lire une station service, quelques cabinas et une centaine d’habitants) à 100km avant Ushuaïa.

Deuxième surprise, passé le petit bourg de Tolhuin, la forêt devient plus étoffée, plus riche et il me semble que ce n’est plus seulement que du conifère qu’on observe. C’est n’est plus seulement un projet de plantation qui apparaît sous nous yeux,  c’est une vraie forêt. Les arbres grossissent au fil des kilomètres, la forêt est de plus en plus fournit et je ne me sens pas du tout à 55o de latitude sud. Comment ça qu’a Kujjuak  y rien que du lichens qui pousse ??? Ah, le maudit jet-stream qui réchauffe l’Europe mais nous gel les fesses six mois par année au Québec.

Vraiment, nous allons de surprise en surprise. Il n’y pas juste cette forêt verdoyante qui apparaît sous nos yeux, mais aussi les Andes qui grossissent à vue d’œil plus nous nous rapprochons de Ushuaïa.  La route devient de plus en plus sinueuse et un magnifique lac surgit soudain dans une des nombreuses courbes que je négocie, distrait pas la beauté du paysage australe. C’est le Lago Fagnano. Il fait près de 150km allant de l’Argentine au Chili. Encastré dans les premiers pics des Andes, son eau est d’une clarté digne des plus beaux lacs  du Québec. Des tas de canards, d’oies, de gallinules et quelques bécasses se baignent dans un petit marais juste à côté. C’est pour nous l’occasion unique de faire une pose, prendre quelques photos et admirer les beautés que la nature nous offre spontanément.

On reprend la route et le spectacle devient de plus en plus grandiose et les montagnes aussi. Je suis comme une abeille qui butine dans des centaines de fleurs. J’arrête dans chaque courbe pour prendre une photo. BRAVO aux argentins…ils ont pensé à aménager des stationnements pour les fous de clik-click. Ne vous en faites pas…c’est comme les nandous ou les guanacos…ça dure une journée ou deux et puis je me calme. Mais je dois avouer qu’après presque 10 jours de route plane, pour ne pas dire plate, de voir autant de reliefs est étourdissant. Et, chance pour nous, il fait beau et c’est ensoleillé Ce coin de l’Argentine est surtout reconnu pour sa pluie. Ushuaïa est située aux confins du Pacifique et de l’Atlantique, voilà la raison de ces changements climatiques brusques. C’est aussi le paradis de la planche  à neige. On en reparlera.

Dieu que c’est beau les Andes. Ici, les montagnes cumulent jusqu’à 3600M (10000 pieds). Dire qu’en montant dans le nord, les pics seront de plus en plus hauts, pour atteindre près de Mondosa, 26 000 pieds (6900M). Nous arrivons à Ushuaïa vers les 16h00. J’ai pris 6 heures pour faire 200km…c’est vous dire comment les paysages et les oiseaux observés, entre autres une colonie de perroquets, nous ont donné de l’énergie et qu’après plus de 4000km de route, ça valait la peine.

La première impression que nous avons en entrant à Ushuaïa, c’est de se croire en Suisse ou dans les Pyrénées françaises. Mais à parcourir les rues, à observer le style bigarré de l’architecture, comme si la Suisse, l’Autriche, la France et l’Allemagne s’étaient donné rendez-vous ici et que personne ne se soit consulté afin d’harmoniser le décors. Vous passez d’un style à l’autre sur la même rue. Vraiment bizarre. 

Enfin, dernière surprise…l’hôtel choisie est le ‘Rosa de los Vientos’. L’endroit est très, même TRÈS bien pour le prix. En retrait du centre ville bruyant, dans un petit boisé accolé à un jardin, la chambre est pratique, grande et bien équipée. Nous avons même droit au chauffage radiant dans le plancher. WOW…vraiment moderne. On est fort satisfaits de notre choix, même si ce fut un coup de du hasard.

Bon, nous quittons pour le souper dans un resto qui nous est recommandé par le proprio de notre hôtel. Avant de quitter, Diane qui retardait à me retrouver à l’auto, me dit qu’elle discutait avec un gars de Bromont. Nous devrons déjeuner ensemble demain matin.

Le souper…disons que ce ne fut pas un grand succès culinaire. Mon saumon était plutôt sec, servi sans sauce avec une simple pomme de terre. Diane avait pris du crabe…dans une espèce de bouillabaisse servi avec des petits pois…elle avait raison…pas mangeable. Bon…on aura essayé. Je préfère ma cuisine…(sourire)

Par contre, nous avons rencontré un couple de français de la Guyane fort sympathique. Le gars était au Québec lors des inondations de 1997 au Lac St-Jean. Ils ont trois enfants et sont venus pour plusieurs mois ici avec leur camping car. On devrait se revoir sur la route car nous faisons le même trajet vers le nord.

Bon…ça complète notre journée et elle s’est bien terminée avec une conversation SKYPE avec Mado et Laurent, Carole et Pierre. Merci les amis du Québec de nous donner de votre temps. On se sent loin de chez-nous mais quand vous êtes là, on sent le Québec près de nous.

Bonne nuit…Ushuaïa nous attend.

VENDREDI LE 6 FÉVRIER

Quelle journée. Le beau temps est au rendez-vous et comme on nous explique, il l’est tous les matins ici. C’est en après-midi que ça se gâte. Ushuaïa, comme je l’expliquais plutôt, est à la croisée de l’Atlantique, très froide, et du Pacifique, plus chaud. Les vents en provenance de l’ouest étant dominants,  il pleut souvent à partir de 17h00. Donc, il faut se lever tôt pour bien voir les pics qui nous entourent.

Diane avait informé Daniel, notre nouvelle connaissance de l’Estrie, que nous serions au petit-déjeuner vers 8h00. Nous y sommes à 8h30 et Daniel est déjà attablé. Poignée de main chaleureuse et nous entretenons immédiatement une conversation sur le pays. Daniel est un grand et un bon voyageur. Sympathique, semi retraité, il semble partager les mêmes plaisirs que nous de découvrir de nouveaux horizons. Il a fait un grand nombre de voyages et surtout plusieurs en solitaire. Bref…il est ici à Ushuaïa pour 5 jours et les excursions qu’il a planifiées de faire sont les mêmes que les nôtres. On a, je crois, réciproquement l’impression que nous allons bien nous entendre.

On s’entend déjà pour gravir le glacier Martial en avant-midi. Nous avons une contrainte, celle de faire une réparation mineure sur l’auto cet avant-midi. Bon. On se donne rendez-vous  dans une heure, sans quoi il monte seul. Nous arrivons au garage pour les réparations sur notre Volks. On arrive à se faire comprendre. Faut dire que la veille, j’avais visité le concessionnaire, lequel avait avisé le mécano du trouble. Mais on oublie des détails. Il faut répéter. Vient le temps de discuter du montant de la réparation et du temps pour faire le travail. Dans ces circonstances, mes qualités de mime interviennent fréquemment pour me faire comprendre. Je dois avouer que Diane est une excellente intermédiaire. Son espagnol sans qu’il soit plus élaboré que le mien, est plus juste et approprié. A deux, on fait une bonne équipe. Je parle et elle écoute. On laisse donc l’auto au garage et nous prenons le taxi pour revenir. Il me semble que je voulais repartir avec l’auto… J’ai du mal comprendre mais s’ils sont prêt à faire le travail maintenant, allons-y. Je suis stupéfait. Le mécano me dit déjà le prix de la facture : 50 pesos (18$). C’est un devin ou bien en Argentine on n’arnaque pas un proprio d’auto. Après tout, l’automobiliste est roi dans ce pays de gauchos…

De retour à l’hôtel, Daniel nous attend pour la montée du glacier d’Ushuaïa. A 10h30, le taxi nous amène au remonte-pente qui nous grimpe au quart du trajet vers le glacier. Le temps est beau mais plus on monte, plus nous sentons la température se refroidir. On a prévu le coup en nous habillant chaudement. Après une demi-heure de monte-pente rudimentaire,  nous entreprenons la marche vers le glacier. Tout doucement en partant…puis la pente s’accentue, puis elle devient  comme une échelle qu’on grimpe hardiment. La forme physique est mise à l’épreuve rapidement. C’est plus de 1000 mètres qu’il faut gravir. Des gens montent et d’autres redescendent. Je les envie presque. La prise de photos devient le prétexte à reprendre mon souffle.  Puis lentement, la forme revient et petit à petit, je gravis la montagne jusqu’aux premières neiges, où la majorité des gens contemple le paysage et reviennent en arrière. Je regarde Daniel, qui est bon grimpeur, je lui dis : ‘ On va plus haut’. Il me dit :’Je suis ton homme’. On poursuit. Et là ça grimpe. Comme dans la face d’un singe. On se rend encore plus loin sur le glacier et là, à la limite permise par le parc…on arrête et on contemple le décor. Merveilleux. On grignote notre lunch avec une bonne rasade  d’eau…Puis on admire encore le paysage. Quel magnifique paysage. Quelle beauté que de voir Ushuaïa entouré de montagnes. Les pics sont majestueux et la vue grandiose. De voir cette mer antarctique d’aussi haut…je m’imagine, comme Diane me le dit souvent, petit cul de Noranda-Nord, à 7 ou 8 ans…qui aurait cru qu’un jour je serais ici à contempler la mer à l’opposé de mon pays. 

Il est temps de redescendre car Diane nous attend plus bas. On décide de prendre le glacier comme piste de ski…On prendre quelques photos de nos slaloms de skieurs et Daniel se tord une cheville. La descente sera plus lente et prudente.

La descente est effectivement plus lente…La cheville de Daniel va mieux  et nous rejoignons Diane plus bas. Elle est avec un couple d’Albertains dont l’homme souffre de sclérose  et à près de 70 ans, il s’est rendu au pied du glacier. BRAVO. Nous redescendons en placotant de la beauté de ce lieu. On arrive au chalet de la montagne à 14h00. Un bon feu de foyer nous attend et on nous offre la bière fabriquée localement, la Cap Horne. Maudit qu’elle est bonne. Photo.

De retour à Ushuaïa, nous récupérons la voiture. Toute va bien sauf que la serrure, côté passager, ne fonctionne plus. Bon… l’importance est que Diane puisse ouvrir sa portière de l’intérieur. Ca marche. Parfait. Combien ça coûte ? Surprise : 50 pesos comme on nous avait dit. Et bien, les garages du Québec devraient suivre les prendre en exemple non ?

Bon…. on récupère la voiture et je ne pourrai plus faire ces démonstrations quotidiennes du gars poli qui ouvre constamment la portière à sa conjointe. Après-midi de shopping sur la ue de San Martin, rue de promenade des touristes et des boutiques de souvenirs en tout genre. On en profite aussi pour choisir notre restaurant pour le souper.

Nous avons choisi avec Daniel une ‘parilla’, soit un resto où on fait des grillades sur un immense feu de charbon de bois, un délice. Nous avons repéré un resto qui sert de l’agneau en autre. Constat : excellent resto et ma foi l’atmosphère fut des plus agréable.

Quelle journée…je suis brûlé…je termine mon journal et mille excuses si je ne suis pas plus bavard.

SAMEDI, LE 7 FÉVRIER 

Nous nous levons pas trop éreintés et courbaturés de notre escalade d’hier. Nous sommes donc prêts pour une longue journée de marche en pleine air afin d’observer les oiseaux. Encore une belle journée qui s’annonce. Comme d’habitude, le soleil est u rendez-vous au petit déjeuner. Il fait 6oC et nous choisissons de visiter un grand parc national à proximité, celui de La Terra del Fuego, tout au bout de l’Argentine, sur la frontière avec le Chili. Inutile de penser d’aller plus loin en voiture. La Routa 3 qui a commencé tout en haut sur la frontière de l’Uruguay et de l’Argentine, finie ici.Les tarifs pour visiter les parcs nationaux en Argentine sont assez élevés. Ça va de 5$ à 20$ par personne par jour. Aucune passe, comme au USA, ne permet de visiter plusieurs parcs lors d’un long séjour par exemple. Chaque parc semble avoir sa propre politique de tarification. Mais l’organisation des activités est bien faite et le personnel des plus compétent et courtois. Informez-vous bien si vous venez visiter un parc ici. Souvent, on annonce un produit exclusif, comme les pingouins et vous pourrez trouver des endroits pour en voir en grand nombre dans des endroits sans tarification. Alors renseignez-vous.En avant midi, nous parcourons un sentir autour d’une très grand lac qui fait frontière avec le Chili. Une magnifique forêt nous est offerte comme décors. Des arbres gigantesques y poussent. On se croirait vraiment sur un autre continent. Être si près de l’Antarctique et admirer une si belle forêt. J’ai déjà vu une aussi belle forêt sur l’Île de Vancouver. Ici, j’ai vu des arbres qui faisaient jusqu’à 2 mètres de diamètre à
la base. Le sentier mesure près de 7 kilomètres et  la forêt abrite deux espèces de pics. A voir cette forêt et les immenses arbres qui peuvent faire jusqu’à 40m de haut…s’il y a des pics bois quelque part, c’est bien ici. Notre balade de plus de 3 heures ne nous permettra pas d’observer de pics…rien. Décevant côté oiseau. Nous prenons donc une autre direction qui nous amène vers un autre sentier dans le parc.

Le temps et la température sont au rendez-vous. On se trouve un petit parking et nous nous dirigeons vers un petit boisé et un sentier nous amène dans un bras de mer. Des centaines d’oiseaux sont au rendez-vous. Canards, petits oiseaux de boisés, etc. Pour Diane, c’est une dizaine de ‘lifers’. Comme dirait l’autre, on en a pour notre argent. On y passe trois bonnes heures à observer et photographier des dizaines d’oiseaux. Un martin-pêcheur, un elenia ou un canard font presque par exprès pour s’approcher au point de croire qu’ils font la pose pour nous.

Nous sommes de retour vers 18h00 à notre hôtel, brûlés mais très satisfaits de la journée. Un avant-midi sans oiseau mais à se balader dans une forêt magique et un après-midi dans un endroit sur le bord de la mer ordinaire, mais avec plein de surprises à plumes.

Pour souper…pizza et dodo rapidos.

Voilà…ça complète abruptement mon texte pour cette semaine. Vous me pardonnerez. Ma grippe m’assaille encore et je ne sais pas si elle s’en va ou si elle revient en force. Dans ce coin de pays, on a des écarts de températures importantes. Le soleil se cache, le vent fait baisser radicalement le thermomètre…il réapparaît et vous pourriez vous promener en manches courtes. Ce n’est pas bon pour un rhume, d’autant plus que notre chambre d’hôtel est surchauffée. Il n’économise pas sur le chauffage en tout cas. Le plancher est assez chaud, que j’ai réussi à faire sécher mes bas sur celui-ci après les avoir laver. Les bobette c’est plus rapide…(sourire)

Je vous donne quand même mes impressions sur Ushuaia. C’est une ville bizarre dans un coin de pays magnifique, gigantesque et magique. Le décor est à couper le souffle et les gens très sympathiques…serviables et je dois avouer qu’ils ont un faible pour les parlant français. D’ailleurs, je suis surpris de voir combien d’ushuaïens (nes) apprennent le français. Donc, côté hospitalité, c’est 5 sur 5. Le seul handicap à ce coin du monde, c’est la distance qu’il faille parcourir pour s’y rendre. C’est énorme et si on n’aime pas faire de la route, il est préférable de prendre un forfait avion Buenos Aires – Ushuaïa – Calafate (les glaciers) – Buenos Aires. Mais j’avoue qu’il faut, une fois dans sa vie, vivre l’expérience Ushuaïa. Elle est unique. Vous n’en reviendrez pas de l’anarchie architecturale de la ville. Ça devient un attrait en soi de voir le peu d’harmonie entre ces maisons construites sans aucun plan tant quant à leur emplacement que leur style. Du vrai Picasso…

Un séjour de 3 ou 4 jours à mon avis suffit. Aussi, louer un véhicule est très difficile ici. Comme nous avions notre voiture louée, des touristes nous interpellaient afin de nous demander comment nous avions fait pour louer une voiture ici. D’un autre côté, les taxis sont donnés. Ça coûte des peanuts pour se balader ici.

Donc, nous gardons un excellent souvenir de notre passage dans cette ville mythique qu’est Ushuaïa. Je pourrai demain vous dire un mot sur notre dernière activité, soit une croisière d’une journée sur le canal Beagle, le plus fréquenté en Argentine. Comme le détroit de Magellan, le canal Beagle joint l’Atlantique et le Pacifique. Il est d’une longueur de 140km et abrite des centaine de colonies d’oiseaux importantes : sternes, albatros, pingouins, cormorans, etc.

Je vous en dis plus la semaine prochaine.

Au revoir de la Fin du Monde.

 

 

 

 

 

 

Un commentaire pour “3ième semaine texte”


  1. Marta Concha écrit:

    Bonn Soir Pierre et Diane. Moi, je suis tres fatigué de vous suivre dans votre parcour. Et en plus, ecrire vous impressions. Merci beaucoup. Jamais imaginée que Patagonia Argentina serait si plein de toutes sorte d*improvis, des oisseaux, des huemules, de lac, de pic de montagnes, des arbres gigantesques, des fleur et de petites et grandes villes. Et je veux pas oublier votre magnifique et efforce allee au glacier. Merci, merci beaucoup. Marta Concha


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