Notre hiver 2009 en Argentine

8ième semaine texte

PS : CETTE SEMAINE, VOUS ÊTES GÂTÉS…DEUX ALBUMS PHOTOS CAR JE VOUS AI PRÉPARÉ EN SURPLUS UN SPÉCIAL ‘LES CHUTES D’IGUAZU’.  DIMANCHE LE 8 MARS 

Quel dimanche. Quelles chutes que sont Iguazu. Je suis ce soir, assis à la table de notre chambre d’hôtel pour essayer de vous décrire en mots ce qui ne peut même pas être exprimé en photos tellement le spectacle est grandiose. On est brûlé, mais heureux d’avoir vu Iguazu. Un site d’ampleur internationale tellement on vient de partout pour le voir. Je suis aussi surpris que le personnel y parle plusieurs langues. En les interrogeant, j’ai appris que l’entreprise qui gère l’accueil des visiteurs à Iguazu exige de ses employés la connaissance de plusieurs langues afin de bien servir les touristes. BRAVO. On nous parle en français au site.

Le matin s’annonçait plus ou moins chaud. C’était nuageux, pas trop chaud…près de 25o au réveil. On s’est dirigé lentement vers le site d’Iguazu à quelques 20km de notre lieu de résidence. Sur les quelques kilomètres de route à faire, le ciel a le temps de se dégager et nous sentons déjà toute la chaleur de la matinée qui s’installe et l’humidité qui vient avec.

Comme je vous expliquais dans mon texte de la septième semaine, visiter les Chutes prend au minimum deux jours. Iguazu n’est pas Niagara. Cataratas (chutes) del Iguazu s’étendent sur une plus grande superficie, couvrent les frontières de trois pays et la visite se fait sur quatre sites : un circuit supérieur, un circuit inférieur, Garganta del Diablo et enfin Isla San martin. SI vous ajoutez à cela le sentier de découverte d’oiseaux, lequel on a prit 5 heures à faire, vous arrivez à une conclusion : tout ne peut se faire d’une seule journée. On parle ici des kilomètres marche. Par exemple, je vous informais la semaine dernière que la visite du site Garganta del Diablo prenait deux heures.  Aujourd’hui nous visitons trois sites : les circuits inférieur et supérieur et Ile San Martin. Le dépliant promotionnel estime à 4 heures le temps nécessaire pour les découvrir. Là-dessus, il faut ajouter le temps pour les admirer, les photographier et reprendre votre souffle ou reposer vos vieilles ou même vos jeunes jambes.

Nous voilà donc partis pour le circuit inférieur.

Ça descend, ça descend…et ça descend. Sentiers en grillage solide magnifiquement aménagés comme pour la chute Garganta del Diablo. Vous commencez par un bon kilomètre à plat qui vous amène au sommet des chutes Saltos dos Hermanas, Bossetti, Mendez et San Martin.  Juste de voir ces chutes du haut, quel spectacle. Moins percutante que la chute Diablo mais plus époustouflantes. Puis on descend des escaliers toujours en grillage de fer très sécuritaire. A chaque marche que vous descendez, votre esprit ne peut faire autrement qu’à réfléchir à
la remontée. Vous descendrez plus de 800 marches (je les ai comptées en remontant…), lesquelles vous amèneront à la fin de votre parcours à l’embarcadère pour l’Ile San Martin. Les moments les plus impressionnants et mémorables, vous le vivrez tout au long de la descente vers le bas des chutes. Des belvédères très bien aménagés aux endroits les plus stratégiques vous offriront des vues à couper le souffle sur les dizaines de chutes. Toutes sortes de paysages vous seront offerts jusqu’aux pieds des chutes. Vous retiendrez votre souffle plus d’une fois. Vous ferez des AH AH AH à plusieurs occasions. Vous direz le mot EXTRAORDINAIRE souvent. Personnellement j’ai pris plus de 200 photos durant cette descente tellement on nous offre des paysages uniques qu’on voudrait montrer à notre retour au Canada à plus de monde possible. On prend des photos avec notre caméra, on est sollicité pour en prendre avec les caméras des autres et on sollicite à notre tour les autre d’en prendre une avec notre propre caméra. A un moment donné, j’avais quatre caméras dans les mains pour prendre des photos.

Diane est songeuse autant qu’épuisée. J’avais pris la décision d’aller escalader le mont San Martin sur l’Île du même nom. Elle décide plutôt de rester à l’ombre à l’endroit où une navette nous prend pour traverser à l’île qui est à une centaine de mètres du bord. Je commence à grimper le sommet où trois belvédères sont aménagés pour observer l’ensemble des chutes. J’ai compté 263 marches pour arriver au sommet, 263 marches à une température de 35oC et avec un taux d’humidité de 110%. J’ai la chemise détrempée mais le souffle tient bon. Ça me prendra une heure environ pour visiter les trois belvédères qui à mon avis ajoutent plus au moins aux points de vue déjà observés. Je suis juste plus trempe…

Je descends donc rejoindre Diane de l’autre côté de la rive, à l’ombre. Je remonte tranquillement les 800 marches aménagées aussi bien dans des escaliers en fer qu’accrochés aux falaises des chutes. Je pense à ces premiers explorateurs jésuites qui ont découvert ces chutes en 1514. On emprunte encore aujourd’hui en grande partie ces sentiers suspendus aux murailles des rochers que ces mêmes jésuites ont pu empruntés. Ça ajoute à l’aspect sensationnel de la visite. Je monte, je monte, toujours pas de Diane en vue. On a oublié de se donner une consigne pour le cas ou on se perdrait de vue. Rendu en haut, à notre point de départ, je suis épuisé, trempé et assoiffé. Je m’assoie pour prendre une bonne bière froide en espérant que Diane me ‘spot’.  Une heure d’attente plus tard, sans le courage de redescendre vers le bas où nous nous étions laissés (je pense aux 800 marches…), me confirme que nous nous reverrons seulement à la fin de l’après midi, à la sortie du site. Je décide donc, après avoir avalé une barre granola, de visiter la partie supérieure des chutes. Une peanuts (c’est du gâteau quoi !). Un long sentier serpente au-dessus des chutes et juste aux bords des précipices dans lesquels l’eau s’engouffre. Deux kilomètres de sentiers qui filent parfois en pleine forêt tropicale et à d’autres moments carrément au-dessus des chutes. De très beaux points de vue s’offrent aux amants de
la nature. Je vide ma batterie, ça veut dire que je viens de prendre ma deuxième série de 200 photos. J’en ai 400 de prises et dire que j’en conserverai à peu près une centaine. Imaginez si c’était de la pellicule 35mm, je mettrais les mains dans mes poches ou je réduirais la cadence des  cliks-cliks de ma caméra.

Toujours pas de Diane en vue. Je reviens vers la sortie tout en rencontrant de très beaux oiseaux sur mon retour. Nous nous reverrons enfin, comme je l’avais cru, vers 16h30 à la sortie, moi bien au sec et elle un peu détrempée car nous avons eu droit à deux bonnes averses tropicales à la fin de l’après-midi comme il n’est pas rare ici. Bon, à part de m’avoir attendu quelques heures, elle n’est pas trop choquée de
la situation. Après tout, nous avons négligé tous les deux de nous donner une consigne claire et puis elle a tout de même emprunté le même sentier et a eu droit au même spectacle que moi un peu plus tôt. Les exercices de marche active de la journée nous ont épuisés. Entrés à l’hôtel et après avoir pris un bonne douche pur nous ‘désaler’,  nous ouvrons la bouteille de champagne achetée la veille pour fêter nos ‘retrouvailles’, comme je dirai.

Quelle belle journée. Nous nous parlons encore des chutes et des spectaculaires vues qui nous ont été données de voir toute la journée, sans répit. Je dirais pour visiter les chutes ça prend quatre choses : de l’eau, des bons souliers de marche, de bons mollets et un minimum de forme physique. J’ai vue une dame qui se traînait au bras de son mari en remontant le escaliers. Elle avait l’air complètement vannée. Nous étions une vingtaine de marcheurs dans le sentier derrière ce couple. Un embouteillage quoi. Puis, j’ai vu une petite dame de plus de 70 ans qui remontait le sourire visage et qui semblait ravie de sa visite. Ce n’est pas la visite des chutes Niagara, je vous le certifie. Quand on dit, que ce sont les plus grandes chutes du monde…et bien c’est vrai. Mais comme mot de la fin : les chutes Iguazu valent à elles seules le voyage en Argentine.

Un petit souper au resto clos la journée et on ne fait pas prié pour aller au lit…

À demain.

LUNDI LE 9 MARS  Je me lève…j’essaie de sentir mes jambes. Elles sont raides. Je sors du lit tout croche, courbé. Je me redresse et les courbatures partent lentement. Je vais survivre aux Chutes d’Iguazu.Quelques mots sur Puerto Iguazu, ville à proximité des chutes qui accueille des millions de touristes venus du monde entier. Sur le site des chutes on vous parlera français, mais très peu dans la ville. On y compte 20 000 personnes excluant les touristes. Multipliez par 10 en haute saison et par deux en saison morte. Le centre ville est comme toutes les régions touristiques excessivement commercial et les banques ne sont pas légion. Je crois qu’il en deux en tout dans cette ville et vous risquez souvent de faire la queue pour le guichet automatique. C’est une ville qui est très jeune et la clientèle l’est aussi. Voilà pourquoi nous apprécions notre pied à terre à quelques kilomètres du centre-ville, assez bruyant. Une rare ville aussi où j’ai vu des parents envoyer leurs enfants dans la rue pour quêter.  Je le dis tout le temps, on devait mettre ces parents aux travaux forcés afin de ne pas faire de leurs enfants des dépendants de la mendicité pour la vie. La sécurité est omniprésente et je dirais que la ville est assez sécuritaire sauf pour les vols de voiture, qu’on nous dit être un vrai fléau à cause de la proximité du Brésil et du Paraguay. Alors verrouiller vos portières n’est pas suffisant. Une bonne solution est de choisir un hôtel avec stationnement privé.

À part les chutes, il y a peu à faire. Vous pouvez toujours traverser dans les pays voisin, mais pour quoi faire. Il n’y a aucune ville importante outre frontière et si vous allez au Brésil, vous allez devoir défrayer un visa d’entrée d’une centaine de dollars. Donc, prévoyez y séjourner 3 jours. Ce sera amplement suffisant. Pour les autres attraits touristiques, vous devrez reprendre la route, car ici comme  ailleurs les distances  sont longues entre les sites intéressants à visiter. C’est ça l’Argentine.

Aujourd’hui, c’est pour nous un journée de repos à l’Americano, site où nous séjournons. En parlant de ce site, il est idéal pour un séjour ici. Un véritable petit village à deux kilomètres de Puerto Iguazu, paisible et enchanteur. Deux piscines, terrains de tennis, sentiers de marche, Internet, resto, dépanneurs, camping, cabanas, etc, etc. Des oiseaux à profusion et surtout dans un milieu boisé typique des tropiques. Ici, les tarifs changent à partir du 1er mars. Nous tombons en basse saison touristique alors les prix des chambres chutent en même temps. Ainsi, nous payons 150 pesos (50$) au lieu du double normalement.   

Comme d’habitude, le soleil nous attend au réveil à 9h00. Nous en profitons pour mettre à jour courrier et courriel en retard et nous planifions cet après-midi une visite d’un centre national de réhabilitation pour oiseaux. Et en soirée, nous nous préparons pour notre retour sur Buenos Aires : itinéraire, sites à visiter, etc. nous nous donnons 4 jours pour faire environ 1 200km. Voilà.

De retour 18h00. La visite au centre de réhabilitation fut de plus instructive sur les efforts que la province de Misiones fait pour protéger les espèces menacées. Nous avons d’ailleurs au Québec un centre de réhabilitation des grands rapaces qui y ressemble. Par contre, ici le centre est en pleine jungle. Ce centre œuvre conjointement avec l’Université de la province afin de s’assurer que le travail est fait de façon professionnelle. Nous y avons passé une bonne partie de l’après-midi et au retour la piscine m’attendait. Toujours aucun nuage à l’horizon.

Le reste de la journée a été sous le signe du repos. Diane a roupillonné et  j’ai terminé mon montage photos pour  mon blog. Une activité intéressante qui me rend une heure par jour pour les textes et le week-end, j’y consacre deux autres heures pour la sélection et le formatage des photos.

Donc, demain matin, valises, bouteilles d’eau, cartes géographiques et la route pour 400 ou 500km. Nous allons prendre une route différente pour nous rendre à Buenos Aires. Nous allons longer le Brésil en grande partie, puis l’Uruguay.

Nous espérons visiter quelques villes et parcs nationaux en descendant. Nous avons amplement de temps pour relaxer pour ce dernier parcours avec notre Golf…

A demain.

MARDI LE 10 MARS  Journée de départ pour Buenos Aires. 1200km de route à faire en 4 jours. Nous avons un peu de temps devant nous afin de planifier quelques visites le long de notre parcours. La matinée est lourde, humide et nuageux, Cela ne durera pas…parole de monsieur météo. Déjeuner pris, bagages embarqués, nous voilà près pour une bonne journée de 400km de route.Nous empruntons la même route qui nous a conduit à Iguazu soit la nationale 12 pour 150km puis nous prenons la route 11 qui traverse la province de Misiones d’Ouest en Est pour rejoindre la 14 qui se dirige vers le sud en longeant le Brésil et le fleuve Uruguay . Nous traversons quelques petits villages typiques du nord de l’Argentine. Beaucoup de très petites habitations sont composées uniquement d’un rang de planches pour les murs et de feuilles de tôle pour la toiture. La toiture plus souvent qu’autrement fait office également de plafond de
la demeure. Quand on n’a pas à se réchauffer comme chez-nous ou traverser des périodes de froid intense, cela suffit. Un abri de 20 X 20 et un toit au dessus de leurs têtes, c’est juste ce que plusieurs possèdent.

La couleur rouge de la terre m’impressionne. Elle me semble plus vive encore que lors de notre arrivée dans la province de Misiones. Misiones…province qui possédait il y a un siècle ou deux, 1 000 000 de kilomètres carrés de forêts subtropicales…aujourd’hui, il reste à peine 60 000km/carrés de cette forêt. Tout cela sacrifié pour l’agriculture et les grands élevages de bovins, ovins et autres.  L’histoire des Jésuites est une véritable épopée, une histoire fantastique dans cette province et dans certaines autres parties de l’Argentine. Toute la base du fonctionnement agraire en argentine, on le doit à ces prêtes, si bien organisés, que le roi d’Espagne les a chassés du pays au 19ième siècle. Catastrophe à mon avis pour les communautés indigènes du pays. Il y a avait eu auparavant des massacres éparses de ces pauvres populations…mais le départ des Jésuites signifiait, à toute fin pratique, leur  extermination. Il faut lire là-dessus, que leur histoire est fascinante.

Tout est rouge : les vêtement des gens, le linge que nous lavons prend une teinte rosée à cause de la présence de fin calcaire dans l’eau, partout quoi. Même un cheval croisé le long de la route qui avait été blanc était couvert de poussière rouge. Dans 10 ans on va le confondre avec les abords de la route (voir photos). Nous sommes dans le pays des usines de bois et de production de l’herba maté. J’ai du compté une vingtaine d’usine de sciage sur deux cent de kilomètres de route. Et ces usines s’agrandissent de partout. Je ne sais pas si la crise économique va les frapper un jour, mais sur la route vous croisez, deux types de produits transportés par camion : le  bois en longueur et le herba maté.

Un détails, dans les villages et petite villes, il n’y pas de nom d’écoles ici. Elles sont numérotées et on annonce l’école numéro 112, 209 ou qui sait. Puis, tous les jeunes qui fréquentent ces écoles sont vêtus d’un sarrau. Misiones, c’est aussi la région de l’orchidée. On en produit beaucoup et vous verrez le long des routes en campagne, ‘Producteur d’orchidées’. A chaque jour, nous voyons quelque chose de nouveau. De voir ces forêts, ces champs, ces terres agricoles, ces grandes plantations de pins…je suis toujours surpris de savoir qu’on offre au déjeuner du TANG. Nestlé est vraiment puissant dans ce pays pour imposer une telle cochonnerie.

Nous voilà ce soir dans une petite ville collée sur le Brésil, assez moche, pas belle mais on devait arrêter ici car il n’y avait pas grand-chose avant un autre 200 km. Le motel, pratique au premier coup d’œil, est surprenant. Aucune fenêtre extérieur, toutes les ouvertures donnent dans un grand couloir. C’est est écho comme nos églises vides aujourd’hui. Dans un village comme ici, le choix d’hôtels est plutôt restreint. Le chien de la patronne semble avoir une laryngite…il a toussé  pendant une grosse heure. Elle a dû lui admirer son sirop. La climatisation part à 23h00 en attendant le ventilateur du plafond pousse de l’air comme un 747 qui décolle. Bref…un choix rapide en pensant qu’il n’y avait rien d’autre avant de voir quelque chose d’autre. Bon., on devrait bien dormir si nous n’avons pas trop de ronfleurs comme voisins. Je vous en reparle demain sans doute.

Allez…on va à la soupe. Il est 21h00…

Souper au centre-ville de cette petite ville, pizza et un bon vin rouge au menu. Nous soupons sur la terrasse du resto en question (le trottoir)  et le temps est très beau. Une belle chaleur agréable que nous retrouvons l’été sur un terrasse au Québec.

Nous entrons vers 23h00 et nous nous glissons sous nos draps en espérant ne pas avoir regrettez notre choix hâtif pour l’hébergement.

À demain…

MERCREDI, LE 11 MARS ‘Quelle heure il est Diane ?’…9h20, me répond-elle. Et bien nos craintes n’étaient pas fondées. On a dormi un gros 9 heures. On prend le petit dej dans une station service voisine de l’hôtel et nous penons la route, direction Concordia, à 400kn d’ici par la même route, la 14. Une très belle route que l’État double pour en faire une autoroute. Alors, nous croisons des chantiers de construction sur presque 200km mais sans trop nous ralentir. On travaille à la construction de la deuxième voie qui en fera une autoroute. C’est un projet, comme partout au pays et au Chili réalisé avec la participation du privé Une fois la route complétée, elle est cédée en concession au privé pour son entretien. Donc, quand vous payez un  dollar au cent kilomètre pour y circuler, vous lisez des affiches comme : ‘Ce tarif sert à l’entretien de l’autoroute que vous utilisez’.  Comme sur toutes les routes de l’Argentine, le contrôle policier est omniprésent. Les véhicules de promenade, sauf les plus suspects, passent rapidement en faisant un signe  amical de la main aux policiers mais tous les véhicules lourds sont vérifiés afin de s’assurer que leur chargement respects les lois des provinces en matières de transport d’aliments.

Aujourd’hui, le relief  est plat et des grandes terres agricoles, presque à perte de vue, défilent de chaque côté de
la route. D’immenses plantations de pins coupent à l’occasion cette immensité agricole. Si l’Argentine coupe beaucoup d’arbres, je peux vous dire qu’elle en plante en maudit. Il y a de quoi à les envier. Ici, avec le beau climat et l’absence d’hivers aussi froids que chez-nous, ces arbres poussent 12 mois par années. Un spécialiste de Domtar m’a déjà dit qu’un pin prend ici entre 15 et 20 pour atteindre une valeur commerciale intéressante, alors qu’au Québec c’est 50 ans. Comment peut-on compétionner avec ces pays de l’Amérique du Sud, si nous n’avons pas au Québec une véritable politique de gestion de nos forêts. C’était ma pensée de la journée…

Nous ne roulons pas trop vite, 110 à 110 km/h. Nous traversons une région où on cultive le citron et la lime. A perte de vue…que des agrumes.

Nous arrivons à Concordia vers 17h00. Cette ville est située sur le bord du fleuve Uruguay et de l’autre côté de la rive c’est l’Uruguay.  L’entrée de la ville n’est pas encourageante. Ça ressemble presque à des bidons villes. Mais comme beaucoup de villes argentines, plus vous vous rapprochez du centre-ville, plus le décor s’améliore. Nous arrêtons au bureau touristique et une charmante hôtesse nous donne l’information nécessaire pour notre hébergement et l’emplacement des mercados (grandes épiceries). Nous choisissons un site hôtelier qui offre des cabinas, l’air conditionnée et le WI-FI. Le site s’appelle Alemente (Allemand en français). On y va rapidement et on découvre quelque chose d’unique…des cabinas en bois rond de conception canadienne comme dit le dépliant d’information. Très joli de l’extérieur et spécial aussi. Le site compte 6 cabinas en bois rond et on nous offre la numéro 4. On y entre. C’est sombre comme toute cabane en bois rond, mais très sympathique. En bas, vous avez salon–cuisinette bien équipé et une salle de bain. La chambre à coucher est au deuxième, un peu sur le principe des chalets suisses. 140 (45$) pesos par nuit. On prend.

Il est 19h00…le temps d’écouter notre ami Lapierre à 98,5FM. Assis sur le perron de notre cabinas, un petit drink à la main, on se connecte avec la réalité politique québécoise. C’est devenu une habitude quand nous pouvons avoir le WI-FI. Comme ça, nous ne serons pas trop débranchés à notre retour au Québec.

Nous réglons notre retour avec le locateur d’auto et le couple qui nous avait hébergé à notre arrivée. Nous remettons l’auto samedi avec quelques dommages au pare-brise et une porte un peut enfoncée. Je tenterai de négocier tout ça. On résout la question de notre appartement à Buenos Aires. Nous logerons à compter de samedi dans Recoleta. Un beau petit appart bien équipé pour 500$ pour 7 ou 8 jours.

Voilà…je dois préparer le souper…spag…et oui un spag. Ici, faut dire que faire un spag avec une sauce en canne et des saucisses argentines est un risque culinaire à chaque fois. On a acheté  un bon vin rouge, médaillé d’or, un Maipu Roble Malbec 2006.

Après le souper,  faut aussi faire un peu de lavage. En routards que nous sommes devenus, nous faisons notre lavage au fur et à mesure et à
la main. On lave chacun nos affaires même si Diane  à l’occasion, lave ma chemise blanche. Le blanc ce n’est pas mon fort. Pour le reste, ça va, je me débrouille assez bien et c’est l’égalité des sexes dans les tâches ménagères…même si je fais toujours les repas…(sourire)

Alors à demain…nous projetons de prendre ça molo. Visiter quelques parcs si possibles et entrer à Buenos Aires qui est à 400 kilomètres de Concordia vendredi.

À demain.

JEUDI, LE 12 MARS  Un coq nous a réveillé à 6h00 du matin. Merde, un coq en pleine ville…Diane à peu dormi…la cabane au Canada a perdu de son charme. Un lit mal foutu, des draps qui ne tiennent pas en place…bref…j’ai dormi un peu mais pour Diane, ce n’est pas le Pérou…oups, ce n’est son lit de Sherbrooke.J’ai comme projet d’aller déjeuner dans le pays voisin l’Uruguay, à 20km d’ici.  On quitte donc pour la douane et chemin faisant on tombe sur notre resto préféré des grands chemins YPF…station service qui offre de très bon petit dej.et du vrai café.

Nous traversons la République Orientale de l’Uruguay pour visiter un très grand barrage hydro-électrique Salto Grande sur la rivière Uruguay. Le barrage fait 2,4 km de long et est géré par les deux pays. Un magnifique ouvrage. Le temps de le traverser et de l’admirer, nous voilà revenus en Argentine. La fille des douanes uruguayennes nous regarde bizarrement quand nous revenons au bureau des douanes. Elle semble vouloir nous dire : ‘Cou donc, vous ne l’aimez pas mon pays ?’.  Quelle différence entre passer à cette douane et celle du Chili. On sent ici que l’Argentine est en meilleur terme avec l’Uruguay que le Chili. D’abord, les deux douanes sont dans les mêmes bureaux et non à des dizaine de kilomètres de distance…les douaniers des deux pays travaillent  et blaguent ensemble…bref…on sent l’amitié entre les deux pays.Nous revenons sur la route 14 qui nous conduit vers le sud. Nous sommes à 400km de Buenos Aires. Nous comptons en faire une centaine aujourd’hui car nous désirons visiter un  parc national sur notre route le Parque El Palmar.

Nous y arrivons assez tôt et nous y passons presque toute l’après midi. C’est le Parc national      qui abrite la dernière forêt de palmiers indigènes de l’Amérique. Quelle histoire. Quand les explorateurs espagnols arrivèrent ici il y a 400 ans et plus, tout le nord de l’Argentine, tout l’Uruguay et une grande partie sud du Brésil formait la plus grande forêt de palmiers de l’Amérique. La Floride, par exemple à l’époque ne connaissait pas cet arbre. C’était strictement un grand marais, rempli de crocodiles et de moustiques. Le palmier est avant tout un arbre tropical et la forêt que nous visitons est la dernière parcelle qui existe. Imaginez, vous passez quelques semaines dans le sud et vous voyez des centaines de palmiers et cela vous réjouis évidemment car cet arbre est synonyme de soleil. Imaginez-vous maintenant dans une forêt où voyez des centaines de milliers de palmiers argentins (car c’est une espèce typiquement de l’Amérique du Sud)…Savez-vous ce que je me suis dit et Diane aussi d’ailleurs : ‘C’était le paysage de ce pays et de ses voisins que les européens ont découvert quand ils sont arrivés  il y a 400ans…puis ils ont tout rasé, pour y installer, vaches chevaux,  moutons et cochons ’. Nous n’avions jamais vu une telle forêt. Oui, j’ai bien vu des forêts d’épinettes à perte de vue en Abitibi…mais cette forêt de palmiers est unique.

Évidemment, une telle forêt abrite des oiseaux. Nous y passerons beaucoup de temps d’ailleurs à les observer et les photographier. De très beaux sentiers aménagés nous permettent des les observer en toute discrétion.

Nous quittons assez tard le parc mais comme nous ne ferons pas beaucoup de route, nous y allons molo. Toujours sur la 14, nous traversons de grandes prairies où poussent maïs, blé, soya, colza et toutes les céréales que vous puissiez nommées…même le riz car j’ai cru voir quelques rizières. J’ai vu des fermes laitières, non des hypers-fermes laitières Mêmes les plus grandes fermes du  Québec sont des fermettes à côté de celles-ci. L’agriculture argentine est géante. Elle m’impressionne et m’effraie à la fois. Elle est immense et compétitive. Elle peut nourrir 5 ou 6 fois sa population. Elle ira un jour à l’assaut des marchés agricoles mondiaux  comme celui du Québec. Quand je vois ce géant se développer, je comprends les gens de l’UPA du Québec trembler de peur et résister à toute forme d’ouverture de leur marché aux produits extérieurs. C’est David et Goliath.

Et ce projet d’autoroute en construction. Je crois que ce projet de doubler la 14 fait 500 ou 600 kilomètres de route. On ne sait pas où ce projet débute ni où il se termine. Il y a des gens qui y travaillent partout mais comme sans plan. Y sont bizarres ces argentins…non ces sud-américains. Une autre chose qui me surprend…c’est l’omniprésence dans la province d’Entre Rios, de la publicité sur les abords de routes. Je vous ai mis deux photos dans mon blog pour vous l’illustrer. Si vous croyez qu’au Québec, la publicité routière pollue le paysage…attendez de voir ces photos. Aberrant, ça prend des aveugles pour rater cette publicité.

Bon, nous fions vers la ville au nom bizarre de Igualeguaychu, une ville de 80 000 personnes collée sur l’Uruguay et la rivière du même nom.

L’hôtesse au kiosque touristique est très gentille et s’exprime en anglais. Elle me montre enfin, de façon compréhensive, la préparation du Herba Maté. Igualeguaychu, à une situation intéressante à proximité de la rivière bordée de plages qui accueillent les vacanciers de
la capitale. Les vacances scolaires sont finies et le calme est revenu sur la croisette que nous parcourons avant d’arrêter notre choix  sur un resto pour souper.

La majorité des villes argentines souffrent de ‘finition’. Il y a des bâtisses qui représentent une richesse sur le plan historique ou culturel, mais c’est comme si les argentins ont manqué de fric pour les entretenir. Oui ça fait colonial, mais colonial délabré.  Ce manque d’entretien et donne une impression de saleté à ces beaux édifices ou tout simplement le laisser-aller. Il me semble qu’au Chili, les choses étaient mieux entretenues. Il va falloir que je discute avec mon ami Patrick à Buenos Aires sur le sujet.

Donc c’est une ville comme si comme ça.

Nous soupons dans un Parilla, car on y sert de la chèvre. Bon au goût mais ça n’accote pas la chèvre et l’agneau de Ushuaia

Demain…Buenos Aires…

VENDREDI 13 MARS….BRRRRRRRRRRRR….  Nous sommes vraiment relaxe…que 300 km à faire pour nous rendre chez Elizabeth et Patrick. La route est la même que la veille…grandes cultures, riches fermes…de tout comme culture. Nous traversons deux grands ponts au-dessus de
la rivière Parana…des œuvres techniques géantes, le génie des argentins à l’œuvre.
Un petit lavage d’auto avant d’arriver à Buenos Aires…question de la remettre propre…puis j’ai le goût de la frotter pendant une heure de temps par une température de 35oC.

16 650 km plus tard,  nous arrivons à Tortuguitas où habitent nos hôtes. J’ai l’impression du déjà vu…il me semble que nous venons à peine de les quitter pour notre grand voyage à travers l’Argentine. Maudit que le temps à passer vite. Huit semaines déjà se sont écoulées.

On se débarrasse de nos bagages, on vide l’auto et on s’assoit au jardin afin de prendre une bonne bière bien froide. On raconte notre voyage de A à Z. Ce que nous avons aimé, moins aimé et nos déceptions. Nous n’avons pas pu faire tous les endroits que Patrick m’avait conseillé de visiter évidemment.  Même les 5 chiens sont heureux de nous revoir. On jase ainsi pendant quelques heures. Je livre mes impressions le pays et les argentins. Pat et moi on s’entend très bien sur ces sujets. 

Bon…faut bien laver l’intérieur de l’auto. On s’y met. Maudit qu’y fait chaud, même à 5h00 PM. On finit la job en moins de deux. On refait nos bagages dans le but de planifier notre séjour d’une semaine à Buenos Aires, puis c’est le temps du pastis comme apéro.

Pat nous a concocté  un très bon souper : lomo de beef avec des frites. Faut dire que j’avais placé ma commande une semaine auparavant… Comme entrée, un beau gros melon au miel avec un excellent vin que j’ai apporté, un pinot gris de Lurton. Excellent et là, un bon vin rouge saute le bouchon pour le filet mignon et quel filet mignon.

On placote sur tout et sur rien jusqu’à une heure du matin…Je laisse aller mes commentaires tout à fait libres sur l’Argentine, mes perceptions suite à ce voyages et il est temps d’aller au lit…

Demain, nous remettons l’auto et départ pour Buenos Aires vers midi. Nous prenons possession de l’appart vers 13h00.

SAMEDI, LE 14 MARS…HUITIÈME SEMAINE DE TERMINÉE  10h00…J’OUVRE L’ŒIL…ah, la remise de l’auto…je me lève rapidement, réveille Diane et croise Elizabeth en sortant de la chambre afin de récupérer mes sandales oubliées dans la salle à manger la veille. Je lui répète le compliment que c’est chez elle que nous avons le mieux dormi…du moins où nous avons fait nos nuit les plus longues. Nous réglons la location de l’auto rapidement et nous voilà sur notre départ pour la grande ville et nos adieux à Patrick. Comme je l’écrivais dans le journal de bord d’Élizabeth où tous ses clients sont invités à écrire quelques mots sur leur séjour chez eux…Nous avions quitté le Québec pour l’Argentine avec beaucoup d’appréhension. Partir pour un pays aussi vaste que l’Argentine avec peu de connaissance de sa langue est hasardeux, presque téméraire. Leurs connaissances intimes du pays, des gens et de la langue nous ont grandement aidées.  Ils furent tous les deux des ressources indispensables pour l’organisation de notre séjour et la réussite de celui-ci…huit semaines plus tard.    Nous nous retrouvons donc rapidement dans le centre-ville de Buenos Aires et nous prenons contact avec Lux (Lumière) et son copain Nicolas. Elle, est française et lui me semble argentin. Il mène une petite business de sous location d’appartements sur Buenos Aires pour touristes strictement francophones qui viennent de partout dans le monde. Allez sur : www.appartementbuenosaires.com  ou www.tourismebuenosaires.com. Vous en saurez plus. On se rend à l’appartement situé dans un vieil édifice. C’est un appart très agréable et de 3 pièces, de 80m2, confortable et chaleureux, bien équipé, récemment rénové et lumineux. L’appartement est composé d’un très grand salon (deux canapés, table basse, télévision écran plat, lecteur DVD) et d’une salle à manger disposant d’une table et de 8 chaises assorties en bois. Très hauts plafonds donnant une sensation d’espace. Petite pièce servant de bureau, chambre avec lit double et mezzanine (pouvant servir de bureau, dressing-room, ou de deuxième chambre. La cuisine est séparée et entièrement équipée. Salle de bain avec baignoire. L’appartement dispose d’un petit patio où il est possible de déjeuner. Télévision avec câble, Internet, Wi-fi. Il est situé dans le quartier de Recoleta, dans le secteur appelé Barrio Norte, très commerçant et sécuritaire. Il est près de l’Avenue Santa Fe,  à 150 mètres de la station de métro Pueyrredon, près du cimetière Recoleta, reconnu pour son aspect historique. Beaucoup de bars et de restaurants à proximité, ainsi que de nombreux magasins. C’est très bien, très grand, propre et avec toutes les utilités. On a négocié le prix à 500$ au lieu de 600$ demandé et ce pour 8 jours au lieu de 7. Nous rencontrons la propriétaire pour signature du bail. On signe. On respire. Nous voilà à un endroit fixe pour une semaine. Aujourd’hui nous nous reposons car le fun du tourisme à pied commence demain par une visite  dans le quartier de San Talmo…au marché des artisans et babioles de tout genre.

Là-dessus…les mots me manquent et la sieste m’attend. La pluie est installé avec des orages et le temps rafraîchit un peu…enfin dira Diane.

A la semaine prochaine.

 

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